J. N. fait une exposition de ses photos faites à Bure, dans le bois Lejuc, prises en 2017.
Dans le descriptif de l’exposition revient à plusieurs reprises le terme d’ « utopie ». On explique que la forêt occupée est « un laboratoire alternatif mêlant à la fois résistance et utopie ». Dans le même texte on dit que même après l’évacuation violente et surprise du bois Lejuc en mars 2018, « l’utopie demeure ».

Selon la définition, une utopie, c’est une représentation d’une société idéale, une société parfaite, contrairement à la réalité.
Donc la Zad n’est pas réelle puisqu’elle est une utopie.
Donc les cabanes ne sont pas réelles.
Donc la Zad est irrationnelle.

Donc les manières mêmes de lutter et les raisons de la luttes n’existent pas dans la réalité.
Syllogisme peu honnête, je te l’accorde.

Le discours porté sur la Zad par les médias paraît toujours être teinté de cette envie d’utopie, comme pour l’annuler, comme pour bien faire comprendre que ça ne peut pas être. C’est une expérience passagère, il ne s’agit que de représentations d’un mode de vie.
Le problème de cela semble être une vision nécessairement idéaliste ce que la Zad est (quand elle est traitée de manière bienveillante) : un grand champ ou une grande forêt occupée par quelques personnes qui rêvent un peu à une alternative possible.

De ce que j’en ai vu, ielles font autre chose que rêver à un autre monde possible.
Non, à la Marquise, le matin on fait le café, il reste des crêpes de la veille et de la confiture. Quelqu’un a fait des kilos de cette confiture unanimement déclarée comme immangeable.